Nicolas Sarkozy l’attendait avec
impatience, les militants de François Hollande avec beaucoup d’appréhension. Il
a enfin eu lieu ce mercredi 02 mai, le
débat inévitable de l’entre-deux tours et a été très suivi par les français. Mais
aussi par les africains car il a été retransmis en direct sur plusieurs chaines
nationales. Que pouvons-nous retenir réellement de ce débat ? Quel impact
pour l’Afrique en cas d’élection ou de réélection
de l’un ou l’autre des candidats?
Si
plusieurs intellectuels africains critiquent la diffusion de ce débat présidentiel
sur les premières chaînes locales et jugent celle-ci inopportune, plusieurs
observateurs s’accordent à dire que les élections présidentielles en France représente
un enjeu important pour l’Afrique. Car en tant que puissance colonisatrice, il
existe des relations bilatérales très fortes entre ce pays et le vieux
continent.
Ceci a
d’ailleurs été bien démontré lors du débat quand les deux candidats invités à
se prononcer sur la politique africaine ont
donné des points de vue bien soutenus. En effet, Nicolas Sarkozy a dit
vouloir renforcer la coopération avec le Mali après une élection présidentielle
démocratique dans le pays. Quant à François Hollande, on a bien compris qu'il préfère
être prudent à cause des otages d’Aqmi.
Cependant, revenons un peu sur
les propositions des deux candidats pour l’Afrique.
NICOLAS
SARKOZY DANS LE CONSERVATISME
Dans un premier temps, avec sa proposition d’aider le Mali à la seule condition qu’il y
ait d’abord une élection présidentielle démocratique, on se demande si cela est
le meilleur choix pour un pays aujourd’hui divisé en deux. L’idée du passif n’est-elle
pas une voix pour laisser s’envenimer la situation ?
Dans un second temps, la
politique africaine de ces cinq dernières années témoigne à part la gestion de
la crise ivoirienne d’un chaos totale. La démarche lybienne n’a aucunement fait
l’unanimité car une chose est de déstabiliser un dictateur mais une autre
aurait été d’assurer l’Après Kadhafi. La crise sociale aujourd’hui en Lybie est
très illustratrice.
Ainsi, nous pouvons affirmer
que le président-candidat s’inscrit totalement dans la dynamique laxiste des
précédents présidents de la cinquième république en matière de politique
africaine.
FRANCOIS HOLLANDE DANS L’INNOVATION
Contrairement à son
adversaire, le candidat socialiste dit vouloir « rompre avec la Françafrique
en proposant une relation fondée sur l’égalité, la confiance et la solidarité.»
Il a même ajouté que le temps du paternalisme et de la condescendance
était derrière nous.
La question est de savoir
comment arriverait-il à réaliser un tel « exploit », lui grand
héritier de Mitterrand parce que proposer ce n’est pas promettre ni faire.
En tout cas, accordons le
bénéfice du doute à celui qui « croit dans le potentiel de notre continent ».
Ainsi sur le plan économique,
François HOLLANDE ne veut pas réduire l’effort
de solidarité international de la France.
En outre, mesure très
importante pour nos frères qui étudient à l’Etranger, pour le candidat favori « Les
étudiants étrangers sont les meilleurs ambassadeurs de la France dans le monde. »Et
« La France doit attirer et accueillir les talents ». Il
retirera donc la circulaire Guéant.
Alors comme pour convaincre
les africains, en cas de victoire, celui qui est arrivé en tête du premier tour
du 22 avril dit être « prêt à prononcer « un grand discours
anti-Dakar (« l’homme africain n’était pas assez rentré dans l’histoire »Nicolas
Sarkozy) à Tunis.
Par ailleurs, si François Hollande est élu, plus
question de recevoir les dictateurs en grande pompe à Paris, ni même de se
taire lorsque les potentats locaux bafouent les principes démocratiques.
In fine, qu’il s’agisse du candidat
de droite ou de gauche, il faut retenir qu’un pays n’a pas d’amis mais que des
intérêts. L’avenir de l’Afrique dépend avant tout des africains !!!
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