jeudi 3 mai 2012

Le Match Hollande-Sarkozy vu d’Afrique


Nicolas Sarkozy l’attendait avec impatience, les militants de François Hollande avec beaucoup d’appréhension. Il  a enfin eu lieu ce mercredi 02 mai, le débat inévitable de l’entre-deux tours et a été très suivi par les français. Mais aussi par les africains car il a été retransmis en direct sur plusieurs chaines nationales. Que pouvons-nous retenir réellement de ce débat ? Quel impact pour l’Afrique  en cas d’élection ou de réélection de l’un ou l’autre des candidats?
Si plusieurs intellectuels africains critiquent la diffusion de ce débat présidentiel sur les premières chaînes locales et jugent celle-ci inopportune, plusieurs observateurs s’accordent à dire que les élections présidentielles en France représente un enjeu important pour l’Afrique. Car en tant que puissance colonisatrice, il existe des relations bilatérales très fortes entre ce pays et le vieux continent.
Ceci a d’ailleurs été bien démontré lors du débat quand les deux candidats invités à se prononcer sur la politique africaine ont  donné des points de vue bien soutenus. En effet, Nicolas Sarkozy a dit vouloir renforcer la coopération avec le Mali après une élection présidentielle démocratique dans le pays. Quant à François Hollande, on a bien compris qu'il préfère être prudent à cause des otages d’Aqmi.
Cependant, revenons un peu sur les propositions des deux candidats pour l’Afrique.
NICOLAS SARKOZY DANS LE CONSERVATISME
Dans un premier  temps, avec sa proposition  d’aider le Mali à la seule condition qu’il y ait d’abord une élection présidentielle démocratique, on se demande si cela est le meilleur choix pour un pays aujourd’hui divisé en deux. L’idée du passif n’est-elle pas une voix pour laisser s’envenimer la situation ?
Dans un second temps, la politique africaine de ces cinq dernières années témoigne à part la gestion de la crise ivoirienne d’un chaos totale. La démarche lybienne n’a aucunement fait l’unanimité car une chose est de déstabiliser un dictateur mais une autre aurait été d’assurer l’Après Kadhafi. La crise sociale aujourd’hui en Lybie est très illustratrice.
Ainsi, nous pouvons affirmer que le président-candidat s’inscrit totalement dans la dynamique laxiste des précédents présidents de la cinquième république en matière de politique africaine.
FRANCOIS HOLLANDE DANS L’INNOVATION       
Contrairement à son adversaire, le candidat socialiste dit vouloir « rompre avec la Françafrique en proposant une relation fondée sur l’égalité, la confiance et la solidarité.» Il a même ajouté que le temps du paternalisme et de la condescendance était  derrière nous.
La question est de savoir comment arriverait-il à réaliser un tel « exploit », lui grand héritier de Mitterrand parce que proposer ce n’est pas promettre ni faire.
En tout cas, accordons le bénéfice du doute à celui qui « croit dans le potentiel de notre continent ».
Ainsi sur le plan économique, François HOLLANDE  ne veut pas réduire l’effort de solidarité international de la France.
En outre, mesure très importante pour nos frères qui étudient à l’Etranger, pour le candidat favori « Les étudiants étrangers sont les meilleurs ambassadeurs de la France dans le monde. »Et « La France doit attirer et accueillir les talents ». Il retirera  donc la circulaire Guéant.
Alors comme pour convaincre les africains, en cas de victoire, celui qui est arrivé en tête du premier tour du 22 avril dit être « prêt à prononcer « un grand discours anti-Dakar (« l’homme africain n’était pas assez rentré dans l’histoire »Nicolas Sarkozy) à Tunis.
Par ailleurs, si François Hollande est élu, plus question de recevoir les dictateurs en grande pompe à Paris, ni même de se taire lorsque les potentats locaux bafouent les principes démocratiques.
In fine, qu’il s’agisse du candidat de droite ou de gauche, il faut retenir qu’un pays n’a pas d’amis mais que des intérêts. L’avenir de l’Afrique dépend avant tout des africains !!!

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