Un
an après « le printemps arabe », l’Egypte se prépare à élire son
prochain président. Mais cette élection est loin d’être l’assurance d’une
stabilité économique et sociale dans le pays.
Depuis la chute d’Hosni Moubarak le 11 février
dernier, quatre candidats sont principalement aujourd’hui en lice pour la
magistrature suprême et parmi eux, deux anciens ministres de Moubarak donc
aussi responsables que lui de sa gouvernance et deux frères musulmans qui
plaident pour une société régie par la charia. Dans le premier cas, le pays retrouvera ses
vieux démons (la misère, la corruption,etc..), dans le second, ayant déjà la
majorité des sièges au parlement, les frères musulmans détiendront le pouvoir
exécutif et de toute évidence détiendront tous les pouvoirs en Egypte. Tout
comme le PND d’Hosni Moubarak. Alors que l’un ou l’autre remporte cette
élection, l’avenir s’annonce sombre pour cette jeunesse qui s’est battu sur la
place Tahrir, pour ce peuple qui a sacrifié ses hommes.
Si 52 millions d’Egyptiens se sont inscrits sur les listes
électorales et y mettent tout leur espoir parce que pour certains, c’est leur
première fois, on a du mal à croire qu’il aboutirait à une gestion plus efficiente
car l’armée qui a assuré la transition entend bien continuer à régner, en tout
cas dans l’ombre. Le président élu aura donc beaucoup de mal à imposer son
autorité.
Ainsi, dans ce contexte où les réformistes sont en minorité,
l’armée restée aux commandes et organisatrice de l’élection présidentielle est soupçonnée d’être antirévolutionnaire car
elle a très fortement réprimandée plusieurs manifestations de civiles. Il est
donc probable qu’elle continue de soutenir plusieurs responsables de l’ancien
régime. Ce qui pourrait nous faire douter sur l’organisation de cette élection
combien importante. Est –elle impartial ?
Nul ne le sait et on ne le saura certainement jamais car
trop d’hommes puissants sont à la manœuvre.
En définitive, l’incertitude est le sentiment qui domine en
ce moment d’attente des résultats car ces premières élections ne suffiront pas
à ce pays qui fait l’apprentissage de la démocratie pour rebâtir leur nation. Trop
d’interrogations subsistent, les prérogatives du prochain président qui n’ont
toujours pas été clairement définies après la révolution par exemple.
En tout cas, espérons qu’un consensus soit trouvé tout au
moins et qu’un troisième tour, n’est pas lieu dans la rue…
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