lundi 30 avril 2012

Crise cotonnière, multiples soulèvements autour de la révision de la constitution : Yayi Boni dans le déni, le Bénin dans la tourmente


Après avoir très clairement signifié sa volonté de modifier la constitution béninoise et s’être octroyé lors du dernier remaniement le portefeuille de ministre de la défense, l’homme du changement comme il se définit peut bien être à l’origine d’une importante crise sociale dans le pays.
En effet, après avoir été plébiscité par l’ensemble des béninois pour un second mandat, le président de la République a rassuré le peuple qu’il ne modifiera aucune dispositions constitutionnelles à part celles jugées caduques par l’ensemble de la classe politique. Cependant, après quelques mois d’exercice, plusieurs sources fiables et proches du chef de l’Etat nous confirme que le patron de la majorité présidentielle désire bel et bien réviser la constitution notamment les articles se rapportant à la durée du mandat et aux conditions de révision de celle-ci. D’après nos sources, le président aurait consulté les présidents des grandes institutions de la république acquis à sa cause et cette question diviserait même la mouvance présidentielle. Car  d’autres ambitions futures sont menacées. Ainsi, jusqu’où irait le président de la république pour atteindre son objectif  malgré les nombreuses résistances aussi bien de la classe politique  que de la société civile ? La question reste posée.
Par ailleurs, nous pouvons affirmer que la prochaine campagne cotonnière est dangereusement en péril. Parce qu’une fois encore, Yayi fait preuve de mauvaise foi envers les opérateurs économiques qui acceptent d’investir dans leur pays malgré les conditions difficiles.
En effet, suite aux hommes d’affaire Sefou Fagbohoun et Ajavon Sébastien, le président se sent  à nouveau menacer par Patrice Talon. Coïncidence ou preuve que le président désire plomber le secteur privé qui engorge aujourd’hui  une grande partie de la population active ?
Ce dernier, rappelons-le est la troisième fortune active du pays avec un investissement  sur fonds propres de 17 milliards de francs cfa dans l’économie béninoise.
Après, une entente cordiale entre les deux hommes, rien ne laissait présager  donc que le chef de l’état par des décisions unilatérales remettra en cause le contrat  concernant le PVI qui le lie à l’opérateur économique alors que ce dernier en avait obtenu la mise en œuvre suite à un appel d’offre international. Aussi se trouvant au bord du gouffre car convaincu de devoir verser une grosse somme d’argent pour la cessation des activités de Bénin Control à Patrice Talon, le Chef de L’Etat décide d’une garde à vue arbitraire de ce dernier  dans des conditions illégales pour son rôle dans le dossier relatif à la fourniture d’intrants agricole  alors qu’il avait lui-même délégué une commission internationale pour faire la lumière sur ce dossier. Car, il est certain qu’une personnalité de ce rang ne peut être retenue au commissariat de police si le premier magistrat de la république n’en est pas informé.
Revenons un peu constater les incohérences de ce dossier d’intrants agricoles et les probables lourdes conséquences de cette arrestation.
Au début de laffaire, une polémique a été engagée par le ministère de lagriculture autour de la quantité de coton produite au cours de la campagne écoulée. La procédure de sélection des fournisseurs dintrants pour la campagne a été plusieurs fois reportée. Conséquence, en fin du mois davril, les intrants ne sont pas toujours disponibles alors que les pluies ont commencé. Pour trouver une solution à la situation, le conseil des ministres a décidé de larrivée dune commission de lUemoa dont la mission est encore en cours car il savèrerait que les producteurs de lor blanc ont été simplement grugés par les fournisseurs d’intrants agricoles au nombre desquelles Reckia Madougou et Sakinatou Alfa Orou Sidi, elles aussi distributrices et importatrices  d’intrants coton au même titre que P.Talon et M.Adjovi mais qui n’ont nullement été arrêtées.
 Ceci prouve donc d’ors et déjà un acharnement politique  sur les deux hommes car comment expliquer que ces agitations du pouvoir interviennent à un moment où le projet de révision de la constitution du Chef de l’Etat n’a pas encore eu un soutien de taille.
Aujourd’hui, grâce  à une mobilisation exceptionnelle de tous les acteurs de la filière coton au tribunal de Cotonou, monsieur Patrice Talon a été libéré, aucune charge étant retenue contre sa personne. Yayi n’espérait certainement pas ce revirement de situation mais comme l’on dit plusieurs personnes, on ne s’attaque pas à tout le monde de la même façon car il s’agissait d’un homme très influent et de milliers d’emplois menacés.
In fine, rappelons que de tels agissements du régime en place ne favorisent pas la stabilité sociale. De plus, avec la situation difficile des caisses de l’Etat, ceci compromet sans nul doute les recettes issues de la filière coton.