A
la lumière d’une part des récents évènements sur le continent noir et d’autre
part de la situation économique actuelle des pays d’Afrique, j’en viens à me
demander si on était réellement prêts pour ce régime de gestion assez libérale.
En effet, loin d’admettre les régimes autoritaires et
dictatoriaux, il faut admettre que la démocratie répond néanmoins à certaines
contraintes.
Essayons d’abord de vérifier d’un point de vue conceptuel si
nos pays sont réellement démocratiques. Selon Encarta, la démocratie est un régime
politique fondé sur la souveraineté des citoyens élisant librement leurs
représentants ou encore un système fondé sur la liberté et l’égalité de chacun.
Est-ce
le cas en Afrique ?
Je ne pense pas car est-ce qu’une élection peut être considérée de libre quand les hommes politiques achètent ignoblement les voix des électeurs avec les pots de vins ou bénéficient tout simplement de préférence ethnique pour accéder aux pouvoirs ? Une élection truffée de fraudes massives du fait de la faible informatisation des outils électoraux est-elle libre et transparente ? Je n’en suis pas certaine. Autre aspect de cette définition, la souveraineté des citoyens. Dans les modèles démocratiques occidentales, les citoyens élisent leurs représentants sur la base d’un projet de société cohérent et répondant à leurs aspirations. En Afrique, où les populations sont majoritairement analphabètes, ceci n’est pas un facteur déterminant. Aussi, il n’est plus à démontrer qu’au cours des campagnes électorales, les populations des campagnes ont droit à un discours fade et mensongers bien différents de ceux des zones urbaines alors le principe de l’égalité est- elle respectée ? Non, nous n’étions pas prêts pour la démocratie.
Je ne pense pas car est-ce qu’une élection peut être considérée de libre quand les hommes politiques achètent ignoblement les voix des électeurs avec les pots de vins ou bénéficient tout simplement de préférence ethnique pour accéder aux pouvoirs ? Une élection truffée de fraudes massives du fait de la faible informatisation des outils électoraux est-elle libre et transparente ? Je n’en suis pas certaine. Autre aspect de cette définition, la souveraineté des citoyens. Dans les modèles démocratiques occidentales, les citoyens élisent leurs représentants sur la base d’un projet de société cohérent et répondant à leurs aspirations. En Afrique, où les populations sont majoritairement analphabètes, ceci n’est pas un facteur déterminant. Aussi, il n’est plus à démontrer qu’au cours des campagnes électorales, les populations des campagnes ont droit à un discours fade et mensongers bien différents de ceux des zones urbaines alors le principe de l’égalité est- elle respectée ? Non, nous n’étions pas prêts pour la démocratie.
Nous
pouvons donc affirmer que les élections en Afrique n’émanent pas du peuple d’où
la difficulté des dirigeants à accepter plus tard le contrôle de ce peuple.
Pour d’autres
penseurs, la démocratie est « le gouvernement du peuple, par le
peuple et pour le peuple ».
En
réalité, il ne s’agit aucunement du peuple qui se gouverne en Afrique mais
plutôt d’une élite bien loin des situations miséreuses de la population ou encore de personnes entourés de décideurs
hautement placés au sommet de l’Etat. Vous me direz certainement que cela se
passe ainsi partout et je vous répondrais que sous d’autres cieux, ces derniers
ont le mérite d’être compétent.
Ancrée
dans nos traditions et ayant hérité de schémas culturelles dispersés, les
dirigeants de nos peuples gouvernent d’abord pour les leurs au détriment des
intérêts collectifs. Résultat : les riches sont encore plus riches et les
pauvres encore plus pauvres. Comme c’est aujourd’hui le cas en Afrique du Sud
où l’inégalité économique est bien plus aisément politisées et ethnicisées. D’ailleurs,
dans plusieurs Etats d’Afrique noir, on constate très clairement que depuis des
décennies, le pouvoir n’appartient qu’à une région.
Il ne
s’agit donc que d’une démocratie caricaturée.
Lorsque
l’ancien président Congolais Pascal Lissouba affirme, « on n’organise pas les
élections pour les perdre », on peut vite en déduire que les
dirigeants africains n’entendent pas laisser le pouvoir une fois qui l’ont
conquis de manière peu « démocratiques ». Je pus donc affirmer que le
concept est d’ores et déjà très mal compris par nos présidents. Les exemples
maliens et Sénégalais sont très exhaustifs.
La démocratie
est donc un échec en Afrique !
Revenons
maintenant sur les raisons de cet échec.
Aussi
surprenant soit-il, on ne saurait aujourd’hui parler de démocratie en Afrique
sans dire qu’il s’agit d’un héritage d’anciennes puissances coloniales donc perçue de la sorte par les Africains
eux-mêmes. Sa mise en œuvre effective est alors conditionnée, au moins en
partie, par des antécédents, aussi peu encourageants soient-ils. Cette question
historique méritait donc d’être soulevée avant toute application du régime.
Il faut
aussi ajouter qu’en Afrique, il y a une
adéquation parfaite entre appartenance ethnique et adhésion politique.
Sur le
plan économique, avec un taux de croissance assez faible et un développement au
ralenti, le caractère indépendantiste de la démocratie favorise le laxisme et
la paresse des populations en général et de la main d’œuvre active en
particulier. En conséquence, il est possible que cette étape ait un peu trop vite été franchie
du fait de notre positionnement économique.
Il faut donc non seulement une redéfinition du principe démocratique mais
aussi des pratiques économiques de 1’État, encore qu’elle puisse de toute
évidence être contrariée par la mise en œuvre d’une stratégie de véritable
accumulation primitive, reposant sur l’intensification de la production et non plus
seulement sur l’exploitation de diverses rentes minières, agricoles, humanitaires
ou diplomatiques, et impliquant à ce titre une pression politique autoritaire
en vue de la réussite de l’ajustement structurel.
Les
détenteurs du pouvoir politique devraient arrêter d’utiliser leurs positions dans l’appareil de 1’Etat pour
prendre le contrôle de secteurs importants de l’économie, en leur nom personnel
ou par l’intermédiaire de leur réseau de parenté ou de clients.