jeudi 31 mai 2012

Afrique : Etions-nous prêts pour la démocratie ?


A la lumière d’une part des récents évènements sur le continent noir et d’autre part de la situation économique actuelle des pays d’Afrique, j’en viens à me demander si on était réellement prêts pour ce régime  de gestion assez libérale.
         En effet, loin d’admettre les régimes autoritaires et dictatoriaux, il faut admettre que la démocratie répond néanmoins à certaines contraintes.
         Essayons d’abord de vérifier d’un point de vue conceptuel si nos pays sont réellement démocratiques. Selon Encarta, la démocratie est un régime politique fondé sur la souveraineté des citoyens élisant librement leurs représentants ou encore un système fondé sur la liberté et l’égalité de chacun.
Est-ce le cas en Afrique ?
Je ne pense pas car est-ce qu’une élection peut être considérée de libre quand les hommes politiques achètent ignoblement les voix des électeurs avec les pots de vins ou bénéficient tout simplement de préférence ethnique  pour accéder aux pouvoirs ? Une élection truffée de fraudes massives du fait de la faible informatisation des outils électoraux est-elle libre et transparente ? Je n’en suis pas certaine. Autre aspect de cette définition, la souveraineté des citoyens. Dans les modèles démocratiques occidentales, les citoyens élisent leurs représentants sur la base d’un projet de société cohérent et répondant à leurs aspirations. En Afrique, où les populations sont majoritairement analphabètes, ceci n’est pas un facteur déterminant. Aussi, il n’est plus à démontrer qu’au cours des campagnes électorales, les populations des campagnes ont droit à un discours fade et mensongers bien différents de ceux des zones urbaines alors le principe de l’égalité est- elle respectée ? Non, nous n’étions pas prêts pour la démocratie.
Nous pouvons donc affirmer que les élections en Afrique n’émanent pas du peuple d’où la difficulté des dirigeants à accepter plus tard le contrôle de ce peuple.
Pour d’autres penseurs, la démocratie est  « le gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ».
En réalité, il ne s’agit aucunement du peuple qui se gouverne en Afrique mais plutôt d’une élite bien loin des situations miséreuses de la population  ou encore de personnes entourés de décideurs hautement placés au sommet de l’Etat. Vous me direz certainement que cela se passe ainsi partout et je vous répondrais que sous d’autres cieux, ces derniers ont le mérite d’être compétent.
Ancrée dans nos traditions et ayant hérité de schémas culturelles dispersés, les dirigeants de nos peuples gouvernent d’abord pour les leurs au détriment des intérêts collectifs. Résultat : les riches sont encore plus riches et les pauvres encore plus pauvres. Comme c’est aujourd’hui le cas en Afrique du Sud où l’inégalité économique est bien plus aisément politisées et ethnicisées. D’ailleurs, dans plusieurs Etats d’Afrique noir, on constate très clairement que depuis des décennies, le pouvoir n’appartient qu’à une région.
Il ne s’agit donc que d’une démocratie caricaturée.
Lorsque l’ancien président Congolais Pascal Lissouba affirme, « on n’organise pas les élections pour les perdre », on peut vite en déduire que les dirigeants africains n’entendent pas laisser le pouvoir une fois qui l’ont conquis de manière peu « démocratiques ». Je pus donc affirmer que le concept est d’ores et déjà très mal compris par nos présidents. Les exemples maliens et Sénégalais sont très exhaustifs.
La démocratie est donc un échec en Afrique !
Revenons maintenant sur les raisons de cet échec.
Aussi surprenant soit-il, on ne saurait aujourd’hui parler de démocratie en Afrique sans dire qu’il s’agit d’un héritage d’anciennes puissances coloniales  donc perçue de la sorte par les Africains eux-mêmes. Sa mise en œuvre effective est alors conditionnée, au moins en partie, par des antécédents, aussi peu encourageants soient-ils. Cette question historique méritait donc d’être soulevée avant toute application du régime.
Il faut aussi ajouter qu’en Afrique, il  y a une adéquation parfaite entre appartenance ethnique et adhésion politique.
Sur le plan économique, avec un taux de croissance assez faible et un développement au ralenti, le caractère indépendantiste de la démocratie favorise le laxisme et la paresse des populations en général et de la main d’œuvre active en particulier. En conséquence, il est possible que  cette étape ait un peu trop vite été franchie du fait de notre positionnement économique.
Il faut  donc non seulement  une redéfinition du principe démocratique mais aussi des pratiques économiques de 1’État, encore qu’elle puisse de toute évidence être contrariée par la mise en œuvre d’une stratégie de véritable accumulation primitive, reposant sur l’intensification de la production et non plus seulement sur l’exploitation de diverses rentes minières, agricoles, humanitaires ou diplomatiques, et impliquant à ce titre une pression politique autoritaire en vue de la réussite de l’ajustement structurel.
Les détenteurs du pouvoir politique devraient arrêter d’utiliser  leurs positions dans l’appareil de 1’Etat pour prendre le contrôle de secteurs importants de l’économie, en leur nom personnel ou par l’intermédiaire de leur réseau de parenté ou de clients.

mardi 29 mai 2012

LES FRANÇAIS SONT RACISTES !


Vous vous demandez certainement comment j’ose faire une affirmation pareille mais je vous assure que je dispose de bonnes raisons : L’acharnement contre la nouvelle garde des sceaux française, Christiane Taubira.
         Il y a encore quelques temps, elle n’était que l’élue de la gauche en Guyane mais depuis sa nomination, cette femme métissée aux tresses sur la tête  attise toutes les vieilles haines de la France conservatrice.
         Qu’il s’agisse de Marine LePen qui la traita de « modèle même de la défense du communautarisme, symbole du sectarisme, et égérie de l'indépendantisme »,  des ténors de l’UMP qui l’accusent d’avoir déclaré sur RFI  que "bruler des drapeaux français est un geste de liesse pardonnable"(propos démentis par les responsables de la chaîne) ou encore du polémiste Eric Zemmour qui va jusqu’à dire que la volonté de la nouvelle ministre de rétablir la loi contre le harcèlement sexuel aujourd’hui abrogée est un prétexte pour mener la guerre aux hommes blancs, comme si parmi les hommes noirs il n’y avait pas de responsables d’harcèlement.  Tous comme jamais, ils ne l’ont fait auparavant trouvent un malin plaisir à critiquer celle qui donna son nom à la loi contre les crimes contre l’humanité, la traite négrière et l’esclavage.
         Et lorsqu’un patron de la droite dit avoir mal à la France depuis sa nomination, on a tendance à croire  qu’elle est accusée de ne pas aimer la France comme si elle-même, elle n’était pas française.
         Alors je crois que cette forte personnalité qui n’a pas fait l’ENA pour susciter du respect des politiques mais à qui on doit de grandes luttes mérite quand même une considération car que d’autres le veuillent ou non, elle est en ce moment leur ministre de la justice à tous.
         In fine, je m’excuse de mettre tout le monde dans le même panier mais un dicton dit que quand il y a de mauvaises graines dans un lot, elle ternit l’image de tout le lot et celui-ci n’a plus aucune valeur.

samedi 26 mai 2012

Elections en Egypte : Après la révolution, le combat n’est pas gagné !


Un an après « le printemps arabe », l’Egypte se prépare à élire son prochain président. Mais cette élection est loin d’être l’assurance d’une stabilité économique et sociale dans le pays.
         Depuis la chute d’Hosni Moubarak le 11 février dernier, quatre candidats sont principalement aujourd’hui en lice pour la magistrature suprême et parmi eux, deux anciens ministres de Moubarak donc aussi responsables que lui de sa gouvernance et deux frères musulmans qui plaident pour une société régie par la charia.  Dans le premier cas, le pays retrouvera ses vieux démons (la misère, la corruption,etc..), dans le second, ayant déjà la majorité des sièges au parlement, les frères musulmans détiendront le pouvoir exécutif et de toute évidence détiendront tous les pouvoirs en Egypte. Tout comme le PND d’Hosni Moubarak. Alors que l’un ou l’autre remporte cette élection, l’avenir s’annonce sombre pour cette jeunesse qui s’est battu sur la place Tahrir, pour ce peuple qui a sacrifié ses hommes.
         Si 52 millions d’Egyptiens se sont inscrits sur les listes électorales et y mettent tout leur espoir parce que pour certains, c’est leur première fois, on a du mal à croire qu’il aboutirait à une gestion plus efficiente car l’armée qui a assuré la transition entend bien continuer à régner, en tout cas dans l’ombre. Le président élu aura donc beaucoup de mal à imposer son autorité.
         Ainsi, dans ce contexte où les réformistes sont en minorité, l’armée restée aux commandes et organisatrice de l’élection présidentielle  est soupçonnée d’être antirévolutionnaire car elle a très fortement réprimandée plusieurs manifestations de civiles. Il est donc probable qu’elle continue de soutenir plusieurs responsables de l’ancien régime. Ce qui pourrait nous faire douter sur l’organisation de cette élection combien importante. Est –elle impartial ?
         Nul ne le sait et on ne le saura certainement jamais car trop d’hommes puissants sont à la manœuvre.
         En définitive, l’incertitude est le sentiment qui domine en ce moment d’attente des résultats car ces premières élections ne suffiront pas à ce pays qui fait l’apprentissage de la démocratie pour rebâtir leur nation. Trop d’interrogations subsistent, les prérogatives du prochain président qui n’ont toujours pas été clairement définies après la révolution par exemple.
         En tout cas, espérons qu’un consensus soit trouvé tout au moins et qu’un troisième tour, n’est pas lieu dans la rue…

mercredi 23 mai 2012

Lybie : Après Kadhafi, le chaos continue !


Face au mutisme de l’ensemble des médias sur la situation actuelle de la Lybie, il urge  néanmoins que les acteurs des révoltes et les grandes puissances s’interrogent sur les raisons profondes de l’intervention militaire. Car aujourd’hui, la situation, bien loin d’être reluisante remet en cause la cohésion autrefois existante dans le camp des rebelles.
23 octobre 2011, trois jours après l’orchestration de la mort du Guide libyen, la Lybie proclame sa libération. Le monde entier en général et les libyens en particulier croient donc en un avenir meilleur mais ils seront très vite rattrapés par l’histoire.
En effet, les inquiétudes commencent quand Mustapha Abdeljalil, président du Conseil National de Transition(CNT) instaure la Charia, la fin du divorce et le retour de la polygamie avant même la mise en place d’un processus d’élection d’une Assemblée Constituante. Or on ne peut pas à la fois parler d'élire une Assemblée constituante et décréter seul de l'instauration ou de l'abolition de telle ou telle loi. Cette décision met donc en péril les libertés fondamentales et fragilise la démocratie chèrement acquise.
Ensuite, loin de faire l’unanimité non seulement au sein de son propre camp mais aussi chez les tribus fidèles à Kadhafi, Mustapha Abdeljalil est vu comme l’homme de l’occident et n’est aucunement considéré comme légitime. Résultat : Des milices et  ex-rebelles, qui ont récupéré beaucoup d'armes, sont livrés à eux-mêmes et tentent de recouvrer les ressources qu'ils obtenaient avant la révolution. Et la solution la plus simple est la violence et le racket. C’est ainsi que le mardi 08 mai, des dizaines parmi eux ont encerclé et saccagé le siège du gouvernement libyen au centre de Tripoli. Raison évoquée, le versement inégalitaire de primes à tous ceux qui ont contribué à déstabiliser l’ancien régime alors même qu’une loi d’amnistie très controversée a été soulevée à leur égard. Au cours de cet affrontement qui donna lieu à une fusillade entre les anciens révolutionnaires et les forces de l’ordre, un  jeune policier de 19 ans mourut. Et si le CNT a fortement regretté ce décès, on a du mal à croire en sa capacité de gouvernement car comme l’a souligné Stéphanie David, de la Fédération internationale des droits de l'homme « le CNT a peur des groupes armés et peut devenir très vite un système clientéliste » du fait de ses erreurs de gestion. Erreurs qu’un conseiller du premier ministre a pudiquement reconnue en affirmant « Les financements ont dû  être suspendus. Les gens de Yefren en ont conclu à tort qu'ils en étaient exclus. C'est ce malentendu qui a déclenché leur colère. » Par ailleurs, il faut ajouter que ce n’est pas la première fois que le siège du gouvernement est attaqué par d’anciens rebelles. Le 10 avril, des assaillants armés s’en étaient déjà pris au bâtiment, provoquant l'indignation du cabinet du Premier ministre et du Conseil national de transition.
Au lendemain de cette attaque du siège du gouvernement, le vice-président présente sa démission du fait de l’atmosphère de haine qui règne dans le pays. Selon certaines sources, une foule en colère réclamant la démission du gouvernement avait alors envahi le siège du CNT à Benghazi. Et lorsque Moustapha Abdeljalil est sorti pour haranguer la foule, des manifestants lui ont lancé des bouteilles en plastique vides, obligeant les forces de l'ordre à tirer des grenades lacrymogènes. "Dégage,dégage !", scandaient les protestataires lorsque le chef du CNT a pris la parole avant de se replier à l'intérieur du bâtiment. Un incident qui n'était pas une première  puisque le vice-président du CNT avait déjà été pris à partie et bousculé  par des étudiants en colère à l'université de la ville.
En outre, théâtre d'incidents, la zone frontalière entre la Tunisie et la Libye est un point névralgique pour la contrebande en tous genres et le trafic d'armes qui a explosé depuis le conflit libyen.
Autre fait marquant de l’après-Kadhafi, le risque de partition du pays survenu après de nouveaux  affrontements dans le sud libyen entre les Toubous et d'autres tribus à Sebah. Des dizaines de personnes sont alors tués. Ainsi, le mardi, 06 mars, des chefs de tribus et de milices de l'est du pays ont proclamé "l'autonomie de la Cyrénaique". Territoire qui était l’un des trois Etats de la Libye alors fédérale à  l'indépendance du pays, en 1951. La région recèle dans son sous-sol l'essentiel des ressources en pétrole libyennes. C'est aussi de là qu'est partie la fronde anti-Kadhafi. Même si, on aurait dû s’attendre à ce genre de révolte du fait de la qualité hautement tributaire de la Libye, il faut dire que le pouvoir du CNT, dont l'unité repose plus sur son opposition à l'ancien chef d'Etat libyen que sur un projet politique commun n’est pas préparé à la division du pays.
Face à tous ceci, on se demande si les élections prévues pour juin sont tenables car le CNT ayant déjà du mal à circuler dans certains endroits du pays, on voit mal comment il pourrait organiser un scrutin. Aussi, selon des services sécuritaires, un candidat aux élections aurait été assassiné peu après avoir enregistré sa candidature auprès de la Commission électorale à Oubary (sud).
A la lumière de tout ce qui précède, on peut dire  sans coup férir que la menace d’une guerre civile est donc plus que jamais d’actualité en Libye. Alors, après la mort du guide Libyen et les conséquences dans la sous-région, il revient tout au moins aux puissances occidentales de prendre leur responsabilité dans le pays afin de ne pas trahir le vrai fondement de l’intervention militaire dans ce pays : « la liberté et la paix ». Autrement, on va bien vite en déduire que les raisons étaient essentiellement économiques et qu’il fallait asservir cet Etat pour s’octroyer les plus gros contrats pétroliers et les intérêts géostratégiques comme  ce fût autrefois  le cas en Irak, en Serbie et actuellement en Syrie.

vendredi 11 mai 2012

Après Obama, à quand la dédiabolisation de l’homosexualité en Afrique ?


Considéré encore comme un sujet tabou sur le continent noir, l’Afrique du Sud est le seul et le premier pays africain à avoir légaliser le mariage homosexuel après un long et tumultueux périple judiciaire. Pourquoi autant de mythe autour d’un thème galvaudé et quels sont les conséquences de ce phénomène tant condamné par les africains eux-mêmes ?

         L’Afrique est connue de par le monde par sa culture et son esprit conservateur des habitudes valorisantes anciennes. Ce qui constitue bien évidemment une richesse identitaire mais aussi un frein à l’accueil des nouvelles réalités modernes. Au nombre de celles-ci figurent l’homosexualité qui a contrairement à la conception occidentale toujours existé en Afrique notamment chez les peuples ashanti en Côte d’ivoire ou encore chez les azonde au Burkina Faso mais aujourd’hui elle tend à se répandre dans les grandes agglomérations africaines du fait de l’avènement de la mondialisation, de la démocratie et des libertés publiques.

         En effet, le sexe en lui-même est d’ores et déjà resté un sujet assez mystifié sur le continent noir et revêt ainsi de manière fixe la forme standard et traditionnelle qu’on lui connaît. Alors l’homosexualité par surcroît quant à elle a tout simplement été rejeté par les africains à cause en grande partie de l’influence des productions de médias qui irriguent les chaines africaines d’images fortes alimentant ainsi le subconscient de bon nombre d’africains. Les croyances religieuses représentent aussi un facteur du rejet de cette forme de sexualité par les africains. Les catholiques par exemple affirment respecter les doctrines bibliques en approuvant la sexualité homme et femme.

Ainsi, l’homosexualité reste très mal acceptée par les africains, exposant  les hommes et les femmes « DIFFERENTS » qui assument leur sexualité et s’y adonnent  à des exclusions sociales vives, et à des critiques grossières telles que l’absence de virilité ou l’appartenance à une secte diabolique. Dans plusieurs pays en effet, surtout celles du Maghreb islamique, cette forme de sexualité est sévèrement punie par la loi (peines de prison, travaux forcés, amendes..). Ensemble de faits qui poussent les acteurs de cette pratique à mettre fin à leur jour ou à quitter définitivement leur communauté et à vivre dans le secret et la peur permanente.

Aujourd’hui, si de nombreuses associations défendent les homosexuels en Afrique, nous constatons toujours un énorme vide juridique quant à la reconnaissance de ce phénomène et une discrimination claire de cette catégorie de la population qui ne jouit pas de son droit à la différence et est totalement isolé de la société.

Alors si de nos jours, être homosexuel en Afrique est un véritable parcours du combattant, il urge à mon avis une levée de voile sur ce phénomène car cette stigmatisation accentue la crise sociale et psychologiquement c’est demander à ces personnes de renier leur identité personnelle.

J’irai donc pas jusqu’à demander l’autorisation pour les couples homosexuels d’adopter parce que j’estime qu’un enfant pour son épanouissement a besoin d’une mère et d’un père mais l’Afrique doit évoluer  de mentalité en dépénalisant tout au moins l’homosexualité.

LES DIFFERENCES CONSTRUISENT, DEVELOPPENT. POUR  UNE AFRIQUE UNIE ET RAYONNANTE, ON A BESOIN DE TOUT LE MONDE.

Election de F.Hollande : Quel avenir pour les candidats à l’immigration en France ?


Sujet sensible et à polémique pendant toute la campagne électorale, l’immigration était  l’une des grandes divergences entre le candidat socialiste et le président sortant Nicolas Sarkozy.  Longtemps taxé de laxiste sur cette  question, François Hollande entend bien fait preuve d’une vraie fermeté en matière d’immigration. Quels sont donc les principales innovations auxquelles on va assister dès le 15 mai ?
Gestion des flux migratoires
Le président élu, contrairement à son prédécesseur, n’a pas fixé de chiffre précis en matière d’immigration. Il compte donc maintenir le nombre d’entrées actuelles des étrangers (entre 180000 et 200000). En outre, il ne désire pas réduire le nombre de nouveaux étudiants étrangers soit 60000 par an.
Régularisation des sans-papiers
Aucun changement ne s’opèrera à ce niveau, le président élu ne désire pas effectuer une régularisation massive des sans-papiers. La politique actuelle restera donc en vigueur.
Expulsion des sans-papiers
François Hollande s'est engagé à supprimer le placement en rétention des enfants, pour lequel la France a été condamnée par la Cour européenne des droits de l'Homme mais tous les autres étrangers adultes en situation irrégulière seront reconduit dans leur pays dans des délais plus courts.
Par ailleurs, en matière d'intégration, François Hollande agirait sans tarder pour la lutte contre les délits de faciès et pour l’abrogation de la circulaire Claude Guéant qui vise les étudiants étrangers.
Autant de mesures qui vont dans le bon sens mais qui leur sont cependant insuffisantes.

jeudi 10 mai 2012

Si vous voulez comprendre pourquoi notre Afrique est condamné

Avis d'un journaliste sur l'avenir de L'afrique. Qu'en pensez-vous? 

Tres profond, a mediter! Il arrive dans la vie qu'une conversation banale nous secoue pendant des heures voire des jours. J'attendais tranquillement un ami au terminus d'autobus de Montréal quand un monsieur d'un certain âge a pris place à mes côtés avant d'engager l'une des conversations les plus enrichissantes de ma vie. Professeur d'études stratégiques dans un institut international, l'homme connaît le continent africain comme le fond de sa poche. Son analyse, son point de vue sur notre avenir, donne froid dans le dos. Et s'il vous plaît, ne sortez pas la rancune du «colon nostalgique ». Lisez avec la tête et la raison ce qu'il dit. Je vous rapporte fidèlement ses constats : « Cela fait maintenant plus de 25 ans que j'enseigne la stratégie. Dans ma carrière, j'ai eu affaire à des dizaines d'officiers et de hauts fonctionnaires africains. Je suis malheureusement obligé de vous dire ceci : du point de vue des études stratégiques, de l'analyse et de l'anticipation, je leur donne un gros zéro pointé. Nos stagiaires africains sont très instruits, ils ont de belles tenues militaires ou manient le français de manière remarquable, mais, dans les cours, ils ne nous apportent rien. Tout simplement, parce qu'à ma connaissance, dans toute l'Afrique francophone, il n'y a pas un seul centre d'études stratégiques et internationales avec des vrais professionnels à leur tête. Je vais vous expliquer pourquoi je n'ai aucun espoir pour ce continent. Au moment où je parle, le monde fait face à trois enjeux principaux : l'énergie, la défense stratégique et la mondialisation. Donnez-moi un seul cas où l'Afrique apporte quelque chose. Rien. Zéro. Commençons par l'énergie et précisément le pétrole. Tous les experts mondialement reconnus sont unanimes à reconnaître que d'ici 15 à 20 ans, cette ressource sera rare et excessivement chère. En 2020, le prix du baril tournera autour de 120 dollars. C'est conscients de cette réalité que des pays comme les USA, la France, la Chine, le Royaume Uni, etc. ont mis sur pied des task force chargés d'étudier et de proposer des solutions qui permettront à ces nations de faire main basse sur les ressources mondiales, de s'assurer que quoi qu'il advienne, leur approvisionnement sera assuré. Or, que constate-t-on en Afrique ? Les dirigeants de ce continent ne sont même pas conscients du danger qui les guette : se retrouver tout simplement privé de pétrole, ce qui signifie ni plus ni moins qu'un retour à la préhistoire ! Dans un pays comme le Gabon qui verra ses puits de pétrole tarir dans un maximum de 10 ans, aucune mesure de sauvegarde, aucune mesure alternative n'est prise par les autorités. Au contraire, ils prient pour que l'on retrouve d'autres gisements. Pour l'Afrique, le pétrole ne comporte aucun enjeu stratégique : il suffit juste de pomper et de vendre. Les sommes récoltées prennent deux directions : les poches des dirigeants et les coffres des marchands d'arme. C'est pathétique. Ensuite, la défense stratégique. L'état de déliquescence des armées africaines est si avancé que n'importe quel mouvement armé disposant de quelques pick-up et de Kalachnikov est capable de les mettre en déroute. Je pense qu'il s'agit plus d'armées de répression intérieure que de guerre ou de défense intelligente. Pourquoi ? Parce que, comparées aux armées des nations développées, de la Chine, de l'Inde ou du Pakistan, les forces africaines rappellent plus le Moyen âge que le 21e siècle. Prenez par exemple le cas de la défense anti-aérienne. Il n'y a quasiment aucun pays qui possède un système de défense équipé de missiles anti-aériens modernes. Ils ont encore recours aux canons antiaériens.. Les cartes dont disposent certains états-majors datent de la colonisation ! Et aucun pays n'a accès à des satellites capables de le renseigner sur les mouvements de personnes ou d'aéronefs suspects dans son espace aérien sans l'aide de forces étrangères. Quelle est la conséquence de cette inertie ? Aujourd'hui, des pays comme les Etats-Unis, la France ou le Royaume-Uni peuvent détruire, en une journée, toutes les structures d'une armée africaine sans envoyer un seul soldat au sol...... Rien qu'en se servant des satellites, des missiles de croisière et des bombardiers stratégiques. A mon avis et je crois que je rêve, si les pays africains se mettaient ensemble, et que chacun accepte de donner seulement 10 % de son budget militaire à un centre continental de recherche et d'application sur les systèmes de défense, le continent peut faire un pas de géant. Il y a en Russie, en Ukraine, en Chine, en Inde, des centaines de scientifiques de très haut niveau qui accepteraient de travailler pour 3000 dollars US par mois afin de vous livrer des armes sophistiquées fabriquées sur le continent et servant à votre défense. Ne croyez pas que je rigole. Il ne faut jamais être naïf. Si la survie de l'Occident passe par une recolonisation de l'Afrique et la mainmise sur ses ressources naturelles vitales, cela se fera sans état d'âme. Ne croyez pas trop au droit international et aux principes de paix, ce sont toujours les faibles qui s'accrochent à ces chimères. Je pense qu'il est temps de transformer vos officiers (dont 90 % sont des fils à papa pistonnés qui ne feront jamais la guerre et je sais de quoi je parle) en scientifiques capables de faire de la recherche et du développement. Mais, je suis sceptique. Je crois que ce continent restera enfoncé dans le sommeil jusqu'au jour où le ciel lui tombera sur la tête. Enfin, la mondialisation. Malheureusement, comme dans tous les autres sujets qui ont fait leur temps, les stagiaires africains que nous recevons sont d'excellents perroquets qui répètent mécaniquement les arguments qu'ils entendent en Occident. A savoir, il faut la rendre humaine, aider les pays pauvres à y faire face. Vous savez, dans mes fonctions, il y a des réalités que je ne peux dire, mais je vais vous les dire. La mondialisation est juste la forme moderne de perpétuation de l'inégalité économique. Pour être clair, je vous dirai que ce concept a un but : garder les pays pauvres comme sources d'approvisionnement en biens et ressources qui permettraient aux pays riches de conserver leur niveau de vie. Autrement dit, le travail dur, pénible, à faible valeur ajoutée et impraticable en Occident sera fait dans le Tiers-monde. Ainsi, les appareils électroniques qui coûtaient 300 dollars US en 1980 reviennent toujours au même prix en 2006. Et puisque l'Afrique n'a toujours pas un plan cohérent de développement économique et d'indépendance, elle continuera à être un réservoir de consommation où seront déversés tous les produits fabriqués dans le monde. Pour moi, l'indépendance signifie d'abord un certain degré d'autonomie. Mais, quand je vois que des pays comme le Sénégal, le Mali, le Niger, le Tchad ou la Centrafrique importent quasiment 45 % de leur propre nourriture de l'étranger, vous comprendrez qu'un simple embargo militaire sur les livraisons de biens et services suffirait à les anéantir. Pour terminer, je vais vous raconter une anecdote. Je parlais avec un colonel sénégalais venu en stage chez nous il y a quelques mois. Nous regardions à la télévision les images de millions de Libanais qui défilaient dans les rues pour réclamer le retrait des soldats syriens de leur pays. Je lui ai demandé ce qu'il en pensait. Il m'a répondu : « Les Libanais veulent retrouver leur indépendance et la présence syrienne les étouffe ». C'est la réponse typique de la naïveté emprunte d'angélisme. Je lui ai expliqué que ces manifestations ne sont ni spontanées ni l'expression d'un ras-le-bol. Elles sont savamment planifiées parce qu'elles ont un but. Israël piaffe d'impatience d'en découdre avec le Hezbollah et puisque Tel-Aviv ne peut faire la guerre en même temps aux Palestiniens, au Hezbollah et à la Syrie, son souhait est que Damas se retire. Une fois le Liban à découvert, Israël aura carte blanche pour l'envahir et y faire ce qu'elle veut. J'ai appelé cet officier sénégalais il y a deux jours pour lui rappeler notre conservation. Malheureusement, il était passé à autre chose. Son stage ne lui a servi à rien. J'espère vraiment qu'un jour, les Africains auront conscience de la force de l'union, de l'analyse et de l'anticipation. L'Histoire nous démontre que la coexistence entre peuples a toujours été et sera toujours un rapport de force. Le jour où vous aurez votre arme nucléaire comme la Chine et l'Inde, vous pourrez vous consacrer tranquillement à votre développement. Mais tant que vous aurez le genre de dirigeants que je rencontre souvent, vous ne comprendrez jamais que le respect s'arrache par l'intelligence et la force. Je ne suis pas optimiste. Car, si demain l'Union africaine ou la CEDEAO décide de créer un Institut africain d'études stratégiques crédible et fiable, les personnes qui seront choisies se précipiteront en Occident pour apprendre notre manière de voir le monde et ses enjeux. Or, l'enjeu est autre, il s'agit de développer leur manière de voir le monde, une manière africaine tenant compte des intérêts de l'Afrique. Alors, les fonctionnaires qui seront là, à statut diplomatique, surpayés, inefficaces et incapables de réfléchir sans l'apport des experts occidentaux se contenteront de faire du copier-coller, ce sera un autre parmi les multiples gâchis du continent. Avant que vos ministères des Affaires étrangères ne fassent des analyses sur la marche du monde, ils feraient mieux d'en faire d'abord pour votre propre « intérêt ». O.S. (journaliste, Montréal) 27 juillet 2006 SVP : Veuillez transmettre ce message aux amis et connaissances africains et à tous ceux qui se soucient du réveil de l'Afrique.

lundi 7 mai 2012

Comment les étrangers ont participé à la défaite de Nicolas Sarkozy ?


A l’instar de plusieurs milliers de militants socialistes à la Bastille, des millions d’africains n’ont pas caché leur enthousiasme le 06 mai au soir face à l’alternance qui s’est opéré en France. En effet, il n’est un secret pour personne qu’en fonction de sa politique étrangère  notamment en Lybie et en Côte d’Ivoire, le président sortant n’est pas très apprécié sous les tropiques. D’ailleurs, on se demande si ses prises de position souvent très à droite dans l’entre-deux tours n’ont pas sérieusement favorisé l’élection du candidat socialiste ?
La question mérite d’être posée  car si l’élection de François Hollande ne représente qu’un symbole de démocratie pour les africains d’Afrique et de la diaspora, ils y ont fortement contribué.
En France, on recense environ 5,3 millions de résidents étrangers avec leurs familles dont la plus grande partie est originaire du Maghreb et de l’Afrique subsaharienne.
LES ERREURS DE NICOLAS SARKOZY
Dans un discours assez contesté sur le continent, le président français a affirmé «l’homme africain n’est pas assez rentré dans l’histoire ».  Ces termes dénotent d’un mépris clair envers l’Afrique et donc de ses ressortissants.
La gestion de la crise ivoirienne représente la seconde belle échec du président sortant car plusieurs mois après l’installation du président-ami, démocratiquement élu, la situation sociale reste très fragile sinon comment expliquer que les forces de l’actuel président, eux aussi responsables au même titre que le président déchu, des exactions commises pendant la période de transition n’ont nullement été inquiétés par les juridictions internationales.
L’autre fait important de ce quinquennat affligeant pour l’Afrique est la chute du guide Libyen. Car si bien sûr, l’opération a été menée par l’Otan, la France est bel et bien, l’élément moteur de ce drame. Ainsi, si aux yeux de l’Occident, l’opération est à saluer du fait de la chute d’un dictateur, les africains du Sahel en général et du Mali en particulier sont les seuls qui récoltent les retombées de cette crise. Aujourd’hui la situation en Lybie ne s’est pas amélioré et les rebelles autrefois combattant de Kadhafi hautement armés désirent la séparation du territoire malien et plongent ainsi le pays dans une situation des plus déplorables.
Certes Nicolas Sarkozy pensait prendre les meilleures décisions mais  ceux-ci suscitent tout de même des interrogations car c’est très peu acceptable qu’un président qui désirait arrêter les pratiques occultes de la Françafrique admette la réélection d’un président  africain dictateur  quand celui-ci est l’un de ses proches. Nous avons par exemple les cas du Congo et du Niger.
Le quinquennat écoulé fût aussi marqué par une stigmatisation des étrangers à travers les propos et les actions du ministre Guéant.
La diversité culturelle renforce une nation et les étrangers participent à l’économie. Fort de cette affirmation, on peut bien comprendre le rejet de cette catégorie de citoyens pour le président candidat. Ce qui fait de François Hollande, une solution contre ce climat de division qui régnait dans le pays. D’ailleurs, les citoyens français d’origine étrangère attendent énormément de ce nouveau président dont on espère changera réellement les choses.

jeudi 3 mai 2012

Le Match Hollande-Sarkozy vu d’Afrique


Nicolas Sarkozy l’attendait avec impatience, les militants de François Hollande avec beaucoup d’appréhension. Il  a enfin eu lieu ce mercredi 02 mai, le débat inévitable de l’entre-deux tours et a été très suivi par les français. Mais aussi par les africains car il a été retransmis en direct sur plusieurs chaines nationales. Que pouvons-nous retenir réellement de ce débat ? Quel impact pour l’Afrique  en cas d’élection ou de réélection de l’un ou l’autre des candidats?
Si plusieurs intellectuels africains critiquent la diffusion de ce débat présidentiel sur les premières chaînes locales et jugent celle-ci inopportune, plusieurs observateurs s’accordent à dire que les élections présidentielles en France représente un enjeu important pour l’Afrique. Car en tant que puissance colonisatrice, il existe des relations bilatérales très fortes entre ce pays et le vieux continent.
Ceci a d’ailleurs été bien démontré lors du débat quand les deux candidats invités à se prononcer sur la politique africaine ont  donné des points de vue bien soutenus. En effet, Nicolas Sarkozy a dit vouloir renforcer la coopération avec le Mali après une élection présidentielle démocratique dans le pays. Quant à François Hollande, on a bien compris qu'il préfère être prudent à cause des otages d’Aqmi.
Cependant, revenons un peu sur les propositions des deux candidats pour l’Afrique.
NICOLAS SARKOZY DANS LE CONSERVATISME
Dans un premier  temps, avec sa proposition  d’aider le Mali à la seule condition qu’il y ait d’abord une élection présidentielle démocratique, on se demande si cela est le meilleur choix pour un pays aujourd’hui divisé en deux. L’idée du passif n’est-elle pas une voix pour laisser s’envenimer la situation ?
Dans un second temps, la politique africaine de ces cinq dernières années témoigne à part la gestion de la crise ivoirienne d’un chaos totale. La démarche lybienne n’a aucunement fait l’unanimité car une chose est de déstabiliser un dictateur mais une autre aurait été d’assurer l’Après Kadhafi. La crise sociale aujourd’hui en Lybie est très illustratrice.
Ainsi, nous pouvons affirmer que le président-candidat s’inscrit totalement dans la dynamique laxiste des précédents présidents de la cinquième république en matière de politique africaine.
FRANCOIS HOLLANDE DANS L’INNOVATION       
Contrairement à son adversaire, le candidat socialiste dit vouloir « rompre avec la Françafrique en proposant une relation fondée sur l’égalité, la confiance et la solidarité.» Il a même ajouté que le temps du paternalisme et de la condescendance était  derrière nous.
La question est de savoir comment arriverait-il à réaliser un tel « exploit », lui grand héritier de Mitterrand parce que proposer ce n’est pas promettre ni faire.
En tout cas, accordons le bénéfice du doute à celui qui « croit dans le potentiel de notre continent ».
Ainsi sur le plan économique, François HOLLANDE  ne veut pas réduire l’effort de solidarité international de la France.
En outre, mesure très importante pour nos frères qui étudient à l’Etranger, pour le candidat favori « Les étudiants étrangers sont les meilleurs ambassadeurs de la France dans le monde. »Et « La France doit attirer et accueillir les talents ». Il retirera  donc la circulaire Guéant.
Alors comme pour convaincre les africains, en cas de victoire, celui qui est arrivé en tête du premier tour du 22 avril dit être « prêt à prononcer « un grand discours anti-Dakar (« l’homme africain n’était pas assez rentré dans l’histoire »Nicolas Sarkozy) à Tunis.
Par ailleurs, si François Hollande est élu, plus question de recevoir les dictateurs en grande pompe à Paris, ni même de se taire lorsque les potentats locaux bafouent les principes démocratiques.
In fine, qu’il s’agisse du candidat de droite ou de gauche, il faut retenir qu’un pays n’a pas d’amis mais que des intérêts. L’avenir de l’Afrique dépend avant tout des africains !!!

mercredi 2 mai 2012

JOUR DU DEBAT PRESIDENTIELLE : PEUT-IL CHANGER QUELQUE CHOSE ?


02 MAI 2012, ce soir aura lieu le fameux débat télévisé du second tour des présidentielles. Comme d’ordinaire, cet évènement politique de grande envergure pourrait retenir l’attention de près de 20 millions de téléspectateurs et aurait été le fruit d’une préparation consensuel des deux parties. Cependant, vu la qualité du président-candidat qui sort challenger des suffrages du premier tour et qui rappelons-le à proposer à son opposant  trois débats afin de discuter sur tous les sujets, on se demande si ce débat pourrait bouleverser  les intentions de vote des français.
Devenue une tradition sous la cinquième république, le débat présidentiel de l’entre- deux tour a d’abord pour objectif d’éclairer une ultime fois les électeurs sur les programmes de chaque candidat.
Mais en réalité, au-delà de ceci, nous assistons à un réel affrontement entre les deux candidats qui se solde d’ailleurs par des phrases mémorables. On s’attend donc ce soir à une vraie confrontation d’idées.
ILS ONT  DEJA DEBATTU ENSEMBLE
 En effet, les deux hommes se connaissent très bien et ont même déjà débattu sur un plateau télévisé lors des élections européennes. L’ensemble des observateurs a donc reproché à François Hollande d’être peu incisif. Quant à Nicolas Sarkozy, il a prouvé qu’il était un très bon orateur.
Plusieurs années après, François Hollande dit être désormais prêt pour ce nouveau duel car comme on peut le prévoir, le président –candidat va attaquer  pour tenter de convaincre que sa candidature est la meilleure. Il est donc certain que ce débat sera un tournant décisif de sa campagne.
ENJEUX ET IMPACTS DU DEBAT
Selon Alain Duhamel, journaliste qui lança ce rite démocratique utile  en 1974, le débat ne fait généralement pas bouger le vote d’un iota mais mobilise réellement l’électorat puisqu’il ne s’appuie en général  que sur la forme des discours. Car le débat ne fait que conforter la majorité des électeurs dans leur choix et dans le meilleur des cas, seulement 300000 voix autrefois indécis peuvent bouger lors du débat.
Un dernier sondage a d’ailleurs montré que, seulement 53%  des français  pensent que ce débat peut changer  le résultat du second tour parce qu’ils suivent l’intervention avec des dispositions claires et une vraie prise de position pour leur candidat. Alors quel que soit l’issue du débat, c’est leur candidat qui en sort vainqueur. «L'électeur retient ce qu'il a envie d'entendre et estime que son champion a été le meilleur.» parce que les opinions sont déjà cristallisées pour 80% des électeurs.
L'électeur est donc plus sensible à la persuasion que quand on essaie de le convaincre ouvertement car la manière dont les médias couvrent l'actualité a plus d'influence sur l'opinion qu'un débat.
Aujourd’hui, le débat Hollande-Sarkozy, loin de «séduire» uniquement  les électeurs centristes, ce qui conduirait les candidats à rapprocher leurs positions pourrait cependant marquer une rupture, dont la finalité serait de convaincre les électeurs de Marine Le Pen, ce qui pourrait amener les duellistes à insister sur leurs divergences. Une occasion potentielle de réévaluer l'impact réel du débat.


mardi 1 mai 2012

1er Mai en France: fête du travail ou de la division du travail?

 A cinq jours du second tour des présidentielles, le 1er mai 2012 est plus que jamais politique. En effet, avec les syndicats et la gauche entre Denfert et Bastille, Nicolas Sarkozy place du Trocadéro et Marine Le Pen à l' Opéra, c'est un vrai duel à distance avant le grand débat du 02 mai.

Ainsi, habitué des réunions du 1er Mai où le Front national célèbre Jeanne d'Arc depuis les années 1 980, cette année, forte des 6,4 millions de voix qui se sont portées sur son nom, la présidente du Front a implicitement appeler a voter blanc. Alors, avec des thèmes traditionnels tels que les frontières et l'immigration, Marine mobilise aujourd'hui ses troupes comme à chaque année, place de l'Opéra et critique sévèrement aussi bien les politiques de la gauche que de la droite qu'elle juge d'irrespectueux envers ses électeurs. Elle ajoute que Nicolas Sarkozy et François Hollande sont pareils et peu nationalistes." Je vous aime trop pour vous engager dans une voie qui sera une nouvelle déception" a- t-on retenu de ce discours hautement frontiste.

Par ailleurs, la gauche et ses représentants était  aujourd'hui au côté des syndicats,premiers acteurs historiques du 1 er-Mai, Ce sont ainsi 289 manifestations et rassemblement qui ont eu lieu dans toute la France, précise la CGT. Les partis de gauche étaient en queue de cortège ou aux abords du défilé, mais leurs militants  occupaient les rangs du cortège afin de  prévenir tout débordement politique.

Et comme si ces deux rassemblements ne suffisaient pas, le président Sarkozy, après avoir utilisé le thème du "vrai travail" et qui s'est toujours contenté de recevoir à l'Elysée une corbeille de muguet a choisi de délaisser le palais et de rassembler les siens au Trocadéro pour organiser la fête du « vrai travail ».

Alors avec toutes ses tensions, le 1er mai a plutôt diviser la France. A qui la faute?